L' Univers est constitué d'ètres vivants, irréductibles à la matière car dotés d'une autonomie et astreints à la question : que faire? (L'existence de la matière n'exclut pas celle d' ètres pensants libres car le monde est comme la science elle-mème fait de diversité . Il est mème possible que la vie soit la vraie notion explicative, la matière étant une apparence et une modalité essentielle.)
Pourquoi l'ètre vivant est-il apparu ? Parce la vie est capable de dépassement et était ainsi l'entité meilleure candidate à exister.
L'ètre vivant n'étant jamais assuré d'aboutir dans ses projets, on peut définir le souhaitable comme tout ce qui permet un meilleur aboutissement . L'homme ne peut donc pas ètre considéré d'un point de vue uniquement descriptif (comme s'il s'agissait d'un système matériel), et toute doctrine ou science le concernant est donc normative .
La Science est une démarche qu'il devrait ètre possible d'appliquer à l'homme avec succès. Cependant, de grands esprits qui ont précédé la science ont accumulé sur le monde une somme d'intuitions qu'il est difficile de ne pas suivre . La Science ne les contredit pas et les confirmerait plutot, mais elle est limitée par sa prudence et par ses méthodes . Nous appellerons ici tradition toute connaissance issue du passé, non entérinée (mais non contredite) par la science . On peut considérer que les principales traditions sont les suivantes.
1 LES GRANDES DOCTRINES
Bien que chacun ait son idée sur la mort il est possible qu'elle ne soit pas comme un vase qui se brise mais plutot comme un passage vers l'au delà . En effet, l'ètre pensant doit ètre distingué de son corps,simple instrument necessaire à l'existence sur la terre . Le moment venu, l'esprit (ou l'ame) n'a plus besoin d'aucun contexte matériel, et poursuit de façon autonome son évolution .
Le Bien et le Mal existent, mais il est difficile de s'en faire une idée incontestable . Ces notions rejoignent celle du souhaitable, qui est d'ailleurs invoquée par tous ceux qui se mèlent de politique ou d'économie .
L'empathie (effort pour comprendre et prendre en compte l'autre avec l'approche qu'il a lui-mème de sa vie) est souvent reconnue comme bénéfique .
Sur ces trois points notemment,les doctrines religieuses ont eu raison . Elles sont donc une tradition qu'il serait regrettable d'ignorer .
2 ART : Musique, cinéma, ...
Si la Religion nous enseigne la vie éternelle, la Musique et l'art nous enseignent aussi à leur façon la vie présente et future .
3 HISTOIRE, CULTURE.
L'histoire des grands évenements, ceux d'une société comme ceux d'un humain,sont des points de repère utiles et interessants . La vraie culture est, plus généralement, la connaissance des faits importants pour l'homme.
4 L'ORDRE NATUREL
Le déroulement de la vie n'est ni monotone ni dépourvu d'intèrèt, pourvu qu'on évite les principales erreurs le concernant. Les bons repas, les bons moments, les discussions ou chacun peut s'exprimer, l'étude, l'exercice de responsabilités, voilà quelques exemples de ce que nous pouvons apprécier dans le quotidien . Nous pouvons aussi partager le gout pour la vie d'un écrivain ou d'un cinéaste, en lisant ou en voyant leur oeuvre .
5 LA SCIENCE
On insiste trop sur la science en tant qu'outil de transformation de la matière, alors qu'elle est aussi une méthode de raisonnement et de pensée qui peut servir concernant des sujets élevés .
6 LES SAVOIR-FAIRE
Les métiers, ou savoir-faire professionnels, sont des traditions qu'il faut continuer à respecter. Pensons à l'agriculteur, au médecin, à l'instituteur,... La technologie est supposée supprimer tous les problèmes préexistants, mais on risque d'aboutir à l'incompétence, génératrice de graves surcouts, de tensions mais aussi de drames individuels .
7 VIE SOCIALE
Vie associative, militantisme, entraide, vie familiale, débats, médias, communication contribuent avec une utilité variable à la nécessaire cohésion sociale .
8 LES PLAISIRS DE LA VIE
Qu'il s'agisse du plaisir de la lecture ou de l'étude, du plaisir de la table, des plaisirs relationnels notamment, il n'y a peut ètre rien là d'inutile et d'immoral. La vie nous demande de nous adapter et de nous soumettre constamment, et nous risquons d'oublier notre vérité intérieure. L'acceptation de soi (et de ses souhaits légitimes) et le sentiment de libération qui en découle, font partie de cette manifestation d'adéquacité qu'est le plaisir humain, lequel renforce l'ètre et lui permet de se développer.
9 L'ETHIQUE INDIVIDUELLE
La science, notre expérience, notre reflexion ou notre éducation, nous conduisent souvent à des principes pouvant gouverner notre vie. Bien sur, de nouvelles données nous amènent parfois à revoir complètement ou partiellement nos principes.
* * *
UN POINT DE VUE SUR LA SCIENCE :
Depuis des temps très anciens, les ètres vivants ont pris l'habitude de résumer des expériences ou des impressions plus ou moins complexes par des phénomènes simples, l'association expérience-phénomène commode étant appelée un signe . Peu à peu, ces signes ont formé un ensemble appelé le langage, et celui-ci s'est doté de règles de grammaire et d'enchainements admis sans discussion (syllogismes).
Mais le langage contient des mots trop impréçis ( comme : près, loin, beaucoup, peu ) pour une étude sérieuse du Réel concret. Par ailleurs, il permet un controle insuffisant de la pensée et du raisonnement, car les règles de grammaire par leur complexité attirent l'attention sur la forme plus que sur le fond.
L'étude de notions simples et précises, comme les nombres et les figures de géométrie, en plus de son utilité concrète pour comprendre les quantités et l'espace, a permis au cours des siècles de constater que tous étaient d'accord sur ce qu'on pouvait en dire, et de dégager des méthodes communes de déduction . A leur tour, celles-ci ont permis d'explorer de mieux en mieux le Réel concret, d'ou un développement considérable des disciplines expérimentales .
Il a fallu attendre le XXème Siècle pour que l'on en vienne à codifier les méthodes de raisonnement qui s'étaient dégagées . La notion d'ensemble, puis l'axiomatisation des nombres, et plus tard la logique du premier ordre et la théorie ZF ont permis d'achever cette codification . Parallèlement, des pans entiers de la physique étaient axiomatisés .
Aujourd'hui, il est possible (voir supra : jb de laboulaye) de proposer un exposé totalement déductif et complet de la science de base, en s'appuyant sur des définitions simples dont le reste découle .(Pour qui observe la diversité des jugements et souvent leur faible degré de certitude, et mème si nous respectons à juste titre les grandes traditions, la science cultivée dans un état d'esprit totalement honnète est nécessaire pour aller vers la vérité. Il est d'ailleurs attristant que des gens par calcul ou par excès de confiance en soi ignorent que la vérité nous est aussi nécessaire que l'air ou l'eau. Le groupe de quatre sites auxquels appartient celui ci, et le traité, représentent la démarche de base et les conclusions que tous devraient étudier ! Sinon le monde ira à sa perte sous l'effet de l'ignorance et de la bètise.)
* * *
UN POINT DE VUE SUR L'UNIVERS:
Dans tout univers possible, la liberté présente trois avantages qui lui assurent une prédominance: elle est une potentialité infinie; elle peut exister à l'état brut, non structuré; enfin il n'y a pas un cas unique, d'ou la multiplicité des ètres libres. Donc elle ne connait aucune limitation et aucune improbabilité. Elle est aussi un problème qui réclame une solution progressive que l'on peut appeler une méthode. La progressivité se traduit par un "pas à pas", donc par un avant et un après, donc par le temps. Résumons: tout univers comporte un grand nombre d'ètres libres, qui vivent dans le temps.
Ils n'inventent pas totalement leur méthode, mais utilisent largement l'expérience de leurs ainés. Encore faut il pouvoir la comprendre. Heureusement, les réalités bien que très complexes sont en analogie, c'est à dire apparentées les unes aux autres. Donc en comprenant certaines d'entre elles on les comprend toutes. Or les successions valables de signes ( ou de graphismes sur du papier) constituent une réalité moins encombrante que toute autre, et qui à sa façon est en analogie avec les autres réalités. L'ètre vivant libre devient donc nécessairement un ètre pensant, pour bénéficier de la puissance du langage.
La peur de l'erreur conduit à préférer la science au langage. Mais les garanties expérimentales dont celle ci s'entoure et les limites conceptuelles qu'elle connait encore aujourd'hui lui interdisent l'accès à des vérités en principe moins sures ou mème impossibles à énoncer de façon précise. D'ou les autres grandes traditions. (Bien sur, il n'est pas interdit aux scientifiques de s'y intéresser et leur point de vue devrait y ètre souvent intéressant !).
La liberté comporte des dangers (folie, dépression, erreur, sentiment d'absurdité...) que l'on peut résumer par le mot d'echec. La peur de l'echec est la peur et la motivation de base la plus forte. On peut définir le souhaitable comme l'absence d'echec. Idéalement le souhaitable est aussi le souhaité, mais cela suppose d'avoir développé notre intuition sur ce qui est bon pour nous. En fin de compte, le souhaitable consiste à ne pas ètre bloqué dans la réalisation de nos objectifs valables.
Comment vivons nous au cours du temps ? Il est probable que notre destin a réellement commencé à un moment préçis, et non pas à "moins l'infini". Avant cet instant on peut penser que nous étions endormis. Donc nous nous sommes évéillés à la vie. Notre existence comporte donc trois parties: le sommeil initial, la vie et l'au delà.
L'ètre libre ayant besoin d'une méthode, sa vie comporte quatre étapes: exploration, systématisation, poursuite de ses intuitions et de ses envies, aboutissement. L'exploration consiste d'abord à suivre sa nature et se laisser inspirer par le corps, puis à écouter les directives de la société, enfin à résoudre ses problèmes. La systématisation consiste en l'étude de la science et des autres grandes traditions. La troisième étape ne renie pas les deux premières mais les amplifie plutot et leur donne une traduction concrète. Dans la quatrième, on a obtenu ce que l'on voulait, ou on a mieux compris ce qui est possible. Il en résulte une plénitude.
UN POINT DE VUE SUR L'UNIVERS (SUITE ET FIN):
La transmission des pensées et des expériences ou le déroulement d'expéri- ences individuelles nécessitent un rapprochement intermittent des ètres libres qui doivent pouvoir pour cela se repérer parmi les autres, d'ou l'espace et la matière. Chacun existe aux yeux d'autrui et peut ètre à ses propres yeux par un système matériel, son corps. Celui ci ne peut exister qu'à la surface d'une planète (corps celeste petit, donc refroidi). La diversité de la vie conduit à la multiplicité des espèces et des peuples. L'homme doit produire ce qu'il lui faut et reproduire l'espèce.
|